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antiquités nationales 2009, tome 40: pages 155 à 165 (n ri H t O l!E ,I(J IE 'o ù E{ A propos du « trésor de grenats de Carthage », attribu é à l' époque vandale -frl E H THOMAS CALLIGARO*, PATRICK PERIN** ET CIIRISTEL SUpRES*** * p +* .rrl *** - Cente de Recherche et de Restauation des Musées de France, UMR 171, Palais du Loure, 75001 Pris. Musée d'Archéologie nationale, 75105 Saint-Gemain-en-laye cedex. Conseruateur-restaurateu, Pôle Archéologique Interdépfftemental Rhenan (PAIR), 2, allée Thomas-Edison, Sélestal À la mémoire d'Helmuth Roth (1941-2003) 1 a Résumé: Découvert fortuitement à Carthage vers 1900, un lot de grenats a été traditionnellement considéré comme une cachette d'orfèvre de la période vandale (439-534). Dans le cadre d'une coopération scientifique avec le musée de Carthage, cet ensemble a pu être confié en 2000 au musée d'Archéologie nationale en rrue de son étude au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF). Si l'étude typologique de ces grenats a conflrmé qu'une partie d'entre eux correspondaient effectivement à des types courants dans les régions danubiennes et le monde mérovingien aux \P et VI" siècles, leur examen tracéologique a montré que toutes ces geflrmes, usées et abîmées, avaient été desserties sans soin de leurs supports, sans doute en métal précieux, en vue de sa récupération. De même que pour les grenats ornant des objets mérovingiens de la basilique de Saint-Denis,la méthode PIXE (Particle Induced X-ray Emission) a été mise en æuvre avec AGLAE (Accélérateur Grand Louvre d'Analyses Élémentaires). On a pu ainsi vérifier que les grenats de Carthage correspondant à des types <<archéologiques>> de l'époque des Grandes Migrations offraient bien la même composition chimique et provenaient également d'Inde et du Sri-Lanka, d'autres grenats étant à l'évidence hétérogènes. L hypothèse d'une cachette d'orfèvre d'époque vandale s'avère donc peu plausible. Il convient ainsi d'envisager que ce lot de grenats, du fait de leur dessertissage sans soin et de la présence d'un grenat taillé en rose qui ne peut être antérieur au XVI" siècle, ait pu provenir d'un ensemble de bijoux (volés ?) de diverses époques en vue de la récupération de leurs mé- taux précieux supports. Mais on ne manquera pas de s'interroger sur la présence à Carthage d'une série de grenats dont la découpe correspond à des objets cloisonnés qui ne se rencontrent pas en Afrique du Nord, mais dans le monde mérovingien et les régions danubiennes au cours de la fln du \Æ et du VI" siècle. Mots-clés : Grenats - Carthage - Atelier d'orfèvre Vandales - Accél&ateur de particules - PIXE - Inde - Sri-Lanka - Bohême - Portugal. Abstract: A group of garnets discovered by chance in Carthage around 1900 has usually been interpreted as a hoard hidden by a goldsmith of the Vandal period (AD 439-534). In 2000, the Museum of Carthage, in accord wilh international agreements for scholarly and scientific co-operation, confided this ensemble to the Museum of National Archaeology (MAN) for further study at the Center for Research and Restoration of the Museums of France (C2RMF). The typological study did indeed confirm that some of these gqrnets belonged to types ofien found in the Danubian regions and the Merovingian world of the fifth and sixth centuries. However, the traceological analysis indicated that all ANTTQUTTÉS NATTONALES, 40, 2009 : 155-165. of these gems, many of them showing signs of wear and damage, had been crudely extractedtrom their settings, no doubt in order to recoÿer the precious metal of which these were made. To carry out this study the PIXE (Particle Induced X-ray Emission) method was employed, using AGLAE (Accélérateur Grqnd Louvre d'Analyses Elémentaires). This confirmed that those garnets from Carthage which belonged to the Migration Period types shared the same chemical composition, and that they came from Indiq and Sri Lanka. Since other garnets in the assemblage were of diverse types, the hypothesis that this was a goldsmith's hoardfrom the Vandal period seems implausible. Given the evidence that these stones had been so carelessly removedfrom their settings, and the presence among them of a rose-cut garnet (a technique no older than the l6th century) it is more likely that the collection was made up iewelry (probably stolen) of various epochs brought together in order to recuperate precious metals. All the sqme one wonders how to explain the presence, in Carthage, of a series of garnets which are usually found ornamenting cloisonée objects like sword-hilts, belt-buckles or brooches not in North Africa but along the Danube and in Merovingian regions further west in the late 5'h and 6'h centuries. Key-words: Grenats - Carthage - Atelier d'orfèvre Vandales - Accélérateur de particules - PIXE - Inde - Sri-lnnka - Bohême - Portugal. magnésium, type III). Dès les années 600, ceux-ci sont remplacés par des grenats d'origine européenne proYenant de Bohême (pyropes riches en chrome; type V)s et sans doute du Portugal (pyropes sans chrome; type IV)6. Déjà signalé auparavantT, ce fait a été définitivement établi par les nombreuses analyses (plus de 3000) effectuées au C2RMF depuis 2000, en mettant en æuvre I'analyse chimique par méthode PIXE (Particle Induced X-ray Emission), en I'occurrence appliquée au moyen de l'Accélérateur Grand Louvre pour I'Analyse Elémen- taire (AGLAÉ;8. Néanmoins, cette rupture effective d'approvisionnement de l'Occident en grenats d'origine indienne ne bénéf,cie pas pour l'instant d'une interprétation historico-économique satisfaisante. En 2000, Uta von Freeden avait proposé que la perte de contrôle de la Mer rouge par les Byzantins au proflt des Sassanides, vers 570, était à l'origine d'une interruption du commerce entre l'Océan Indien et la Méditerranéee.Laréalité est sans doute plus complexe. D'une part il importerait de vérifier - les sources écrites manquant pour le VII" siècle - si d'autres biens précieux d' origine orientale, identifi ables archéologiquement de même que d'autres gemmes, (améthystes et saphirs par exemple) ont bien continué à parvenir en Occident. Il se pourrait également que la rupture d'approvisionnement de I'Occident en grenats indiens ait étéla conséquence des graves troubles politique que l'Inde connaît à la fin du VI" siècle, à l'origine d'une désorganisation de son économie et donc de ses possibilités d'exportations. Quoiqu'il en soit, le recours aux grenats européens s'avéra peu satisfaisant dans la mesure où les cristaux extraits de ces gisements, de petite taille, ne permettaient pas de produire des lamelles de dimensions sufflsantes De nombreuses études ont été consacrées à I'orfèvrerie cloisonnée, style décoratif par excellence du début de la période mérovingiennel. Outre des recherches sur I'origine possible de ce style et sur les modalités de sa très large diffusion, aussi bien dans les royaumes barbares d'Occident que dans I'ensemble du Bassin méditerranéen, notamment dans le monde byzantin et naturellement les régions danubiennes et les territofues limitrophes de la Mer noire et du Caucase, ces travaux ont naturellement porté sur les grenats eux-mêmes, indissociables de ce style2. En effet, comme des analyses chimiques de plus en plus nombreuses l'attestent, le verre rouge n'a été que très exceptionnellement employé pour I'orfèvrerie cloisonnée, où prédominent les grenats3. Par comparaison avec la composition chimique de grenats de référence géologique bien localisés, il a été possible d' identifi er I'origine géographique probable des grenats utilisés en Occident par les orfèvres de l'époque des Grandes Migrations et des Royaumes barbaresa. Jusqu'à la fin du VI" siècle, ils utilisent ainsi des grenats importés majoritairement d'Inde (almandins, caractérisés par leur teneur élevée en fer, appelés types I et II dans notre classification) et, dans une moindre mesure, du Sri-Lanka (pyraldins avec teneur équilibrée en fer et en pour réaliser aisément un montage en cloisonné couvrant. On s'explique donc que le cloisonné ait été rapidement abandonné au profit d'un style décoratif à pierres montées en bâtes, avec désormais une prédominance de plaquettes et de cabochons en verre de couleur bleuâ- tre, verdâtre et jaunâtre, le verre rouge, comme nous l'avons vérif,é, tÈs rare, n'ayant pu servir de substitut systématique aux grenatslo. C'est dans ce contexte qu'il convient de replacer la découverte à Carthage, vers 1900, d'un ensemble de grenats supposé dater de l'époque du royaume vandale (439-534) et considéré comme le témoin d'un atelier de lapidaire. On aurait ainsi taillé à Carthage, I'une des étapes du grand commerce maritime entre l'Océan indien et la Méditerranée, des grenats importés d'Inde et du Sri Lanka qui auraient ensuite été redistribués, si l'on se réfère à leurs formes caractéristiques, pour une part en Afrique du Nord, mais majoritairement dans les royaumes barbares d'Occident. Apparemment inconnu de Christian Courtoisll, qui fut pourtant l'un des premiers à publier des bijoux << vandales >>, ce lot de grenats a été succinctement signalé par Elisabeth Haevernick en 197312, puis étudié et partiellement publié par Helmuth Roth en 198013. Conservé au musée national de Carthage, il aurait été découvert À propos du « trésor de grenats de Carthage », attribué à l'époque vandale. fortuitement vers 1900 lors des travaux de construction de leur séminaire par les Pères Blancsla. Elisabeth Haevernick avait à juste titre rapproché la découpe de certains des grenats de Carthage (quadrilobée, en T, en S, en marches d'escalier, en fleuron) de celle de grenats flgurant sur des objets cloisonnés des régions danubiennes, tels ceux de la célèbre trouvaille d'Apahida (Roumanie), ou du nord de la Gaule, comme ceux de la tombe de Childéric à Toumai, tombes datées du troisième quart du \Æ siècle15. Elle s'était demandée si ces grenats avaient été importés tels quels ou taillés sur place, optant pour la première éventualité. Helmuth Roth fut amené, pour sa pafi, à élargir davantage encore la question des grenats de Carthage, en les rapprochant typologiquement d'objets cloisonnés de la fin du \P-début du VI" siècles d'Europe centrale (Szilagy-Somlyo, Pietroassa, Apahida), d'Italie ostrogothique (Desana) et d'Afrique vandale (notamment avec des grenats taillés en cabochons)16. Mettant en relation ce dépôt avec un atelier d'orfèvre d'époque vandale, il suggéra en définitive que son enfouissement avait pu être lié à la reconquête de I'Afrique vandale par le généralbyzantin Bélisaire, en 533. Grâce à I'amabilité de M. Abdelmajid Ennabli, à l'époque directeur du site et du musée de Carthage, et à la logistique de Christian Landes, alors conseryateur en chef du musée archéologique Henri-Prades de Lattes (Hérault), il fut possible en 2000 de transférer temporairement pour étude au C2RMF le lot de grenats de Carthage. Alors que Elisabeth Haevernick n'avait pris en compte que les grenats correspondant à des découpes classiques pour le cloisonné mérovingien, Helmuth Roth, comme il nous le conf,rma en son tempsl7, sélectionna un ensemble d'environ 120 grenats, la plupart taillés et quelques uns bruts, qu'il répartit en trois lots (A, B, C). En fait, si les grenats transmis par le musée de Carthage étaieît bien contenus dans trois sachets, selon le classement opéré par Helmuth Roth en 198018, nous avons eu la surprise de constater que leur nombre s'élevait en Éalité à289. L'étude de ce lot de grenats a été réalisée au C2RMF sous la direction de Thomas Calligaro par Christel Sudres, dans le cadre de sa maîtrise en conservation-restauration, et a bénéf,cié du précieux concours de JeanPaul Poirot, gemmologuele. Grâce à cette étude dimensionnelle et chimique des grenats de Carthage, il est permis aujourd'hui de réexaminer I'interprétation générale de cette trouvaille. Tout d'abord, il convient désormais d' exclure l' éventualité d' un dépôt susceptible d'être mis en relation avec un atelier lapidaire, dans la mesure où l'on n'est pas en présence d'un ensemble cohérent de grenats bruts, et d'éléments à différentes étapes du travail de taille et de polissage. Au contraire il s'agit d'un lot de grenats pour la plupart usagés et brisés, ce qui semble exclure une volonté de réutilisation. D'autre part, si la présence de quelques éléments en verre rouge teintées dans la masse ou en surface ne soulève pas de problème chronologique particulier pour l'époque des Migrations2o, tel nrest pas le cas d'un grenat 157 <<rose>>, procédé qui n'est pas antérieur au siècle21. Questionné à ce sujet, Helmuth Roth nous facetté en XVI" avait dit n'avoir aucun souvenir de ce grenat très particulier, discuté ici en annexe. On peut également s'interroger sur la différence existant entre le nombre de grenats inventoriés par Helmuth Roth, qui s'élevait à environ 120 individus, et celui que nous avons constaté, qui totalise plus du double. Dans la mesure où il est peu plausible d'envisager l'ajout de quelques 160 individus au lot de grenats découverts par les Pères Blancs à Carthage vers 1900 et toujours conservés depuis à son musée de site, deux possibilités doivent donc être envisagées : soit Helmuth Roth n'a pas eu accès à l'ensemble du dépôt, soit il en a opéré une sélection, ne retenant pour étude que les grenats aux formes les plus significatives du point de vue archéologique22. Quoiqu'il en soit, la question de la date d'enfouissement du << trésor>> de grenats de Carthage, et donc de son interprétation historique, demeure posée. Que ce dépôt, comprenant à coup sûr des grenats archéologiques de l'époque des Migrations, ait été enfoui après le XVI" siècle, si l'on considère que le grenat taillé en rose en faisait effectivement partie, où qu'il remonte bien à l'époque vandale, si on admet que ce grenat a été rajouté au dépôt originel après sa découverte vers 1900, son interprétation générale demeure de toute façon la même. Dans les deux cas, nous sommes en effet en présence de grenats dessertis brutalement de leur support en métal précieux, vraisemblablement pour le récupérer. Sinon, en vue de leur réutilisation, ces grenats auraient été dessertis avec plus de soin. Dans cette perspective, on ne peut manquer d'évoquer ici, en tant que parallèle, le cambriolage opéré en 1831 à la Bibliothèque royale de Paris, où les voleurs firent deux lots des objets précieux dérobés23. Ils fondirent aussitôt ceux qui étaierlt en or ou en argent massifs mais, poursuivis par la police, ils immergèrent dans la Seine au Pont-Marie, dans des sacs de cuir, ceux qui étaient ornés d'incrustations de gemmes, telles les garnitures cloisonnées de l'épée et du scramasaxe du roi Childéric, faute de temps pour les dessertir en vue de fondre 1'or qui leur servait de support. S'il n'est pas possible de décider ici de l'époque d'enfouissement du lot de grenats de Carthage, il n'en demeure pas moins cette évidence que des bijoux cloisonnés originaires du nord de la Gaule ou des régions danubiennes ont été présents en Afrique vandale au \Æ siècle. Il est possible que cet épisode ait eu lieu lors de la reconquête byzantine de l'Afrique du nord, ce qui expliquerait la présence de quelques grenats en cabochon étrangers aux mondes rhénan et danubien, mais classiques pour la Méditerranée et l'Afrique vandale. Si cet épisode s'est déroulé à une époque beaucoup plus récente, par exemple au XIX" siècle, il faudrait alors envisager la conséquence du vol d'une collection d'objets précieux mêlant des objets européens et nord-africains de l'époque des Migrations à des bijoux beaucoup plus récents. a ANTIQUITÉS NATIONALES, 40, 2009 : 155-165 158 ANNEXE: ANALYSE CHIMIQUE DES GRENATS DE CARTHAGEAU C2RMF THOMAS CÀLLIGARO et CHRISTELLE SUDRES, avec la collaboration de JEAN-PÀUL POIROT CARACTÉRISTIQUES DES GRENATS Les grenats appartiennent à une famille de minéraux dont la composition chimique varie selon notamment l'environnement géologique et leur condition de formation, ce qui constitue un marqueur très utile de provenance. Les grenats rouges de qualité gemme sont essentiellement composés de silice, d'aluminium, de fer et de magnésium. Les teneurs en fer et en magnésium permettent de différencier les almandins (gisements d'Inde) des pyropes (gisements notamment situés en Europe). Les teneurs en éléments mineurs tels que le calcium ou le manganèse, et en éléments traces tels que le chrome ou l'yttrium apportent des critères supplémentaires pour déterminer leur origine. D'autre part, diverses inclusions microscopiques peuYent avoir été englobées ou s'être formées au cours de la genèse des cristaux de grenat sont aussi représentatives de leur environnement géologique de leur formation et leur inventaire fournit des renseignements complémentaires sur leurs gisements d'origine. MÉTHODOLOGTE Une étude de provenance des grenats implique l'obtention de mesures de composition chimique particulièrement nombreuses et précises, ceci afin d'avoir une Yue d'ensemble la plus large possible de chaque objet et que les comparaisons, établies avec une statistique suff,sante, puissent être ûables. De telles analyses, comme nous I'avons vu, ont pu être obtenues gràce à I'utilisation de la méthode PIXÿ4, au moyen d'AGLAE, l'accélérateur de particules du C2RMF. Cette méthode présente en effet l'avantage d'être rapide et totalement non-destructrice, les analyses permettant de doser un vaste gamme d'éléments chimiques avec une bonne précision (quelques 7o d'erreur) et une très haute sensibilité (de l'ordre de la partie par million ou ppm). PROCÉD[]RE Le classement en trois lots opéré par H. Roth a naturellement été respecté, chaque grenat étant identifié par son poids, un numéro d'inventaire et une photographie numérisée et faisant I'objet d'un examen dimensionnel et tracéologique. Les grenats de Carthage qui nous été communiqués se répartissent en trois lots inégaux. Le premier, noté A, comporte 45 éléments dont les plus gros, avec des formes souvent arrondies etlou convexes (fig. 1). Le lot B constitué de 116 éléments (frg.2a,2b, 2c), contient la plus grande part des grenats archéologiquement significatifs, taillés en lame. Onze grenats étudiés par E. Haevernick et H. Roth sont donnés figure 4. On y trouve aussi quelques grenats non taillés, identifiés par leur forme naturelle caractéristique. Le lot C regroupe 128 éléments de plus petite taille (fig. a, 3b). D'emblée, le problème de l'authenticité archéologique de cette trouvaille s'est posé. Ainsi, les pierres n'offrant pas de correspondance avec les dessins de la publication de H. Roth ont-elles été considérées cofllme non flables, en l'occurrence l'intégralité du lot C (128 pierres), ainsi que quelques pierres des lots A (14 exemplaires) et B (32 exemplaires), soit 60 Vo de l'ensemble. Cette distinction aété e,ffectuée dans l'hypothèse où le lot archéo- logique originel de Carthage aurait été uniquemelt consiitué des pierres dessinées par H. Roth en 19802s. L'examen de cet ensemble a également révélé qu'il contenait d'autres objets que des grenats (4 %o des pierres) : des fragments de verre rouge ont ainsi été repérés (A001, A011, A036,4040, A043, C001, C002, C003), de même qu'une calcédoine de couleur noire (A004) et des objets indéterminés (C004, C005). Ceuxci ont été écartés de l'étude, même si certains d'entre eux avaient été dessinés par H. Roth. Le cas le plus problématique a été celui d'un grenat (8067) de forme circulaire, taillé en <<rose>> avec des facettes triangulaires régulières (en bas à droite dans la fig.4), non mentionné par E. Haevernick et H. Roth. Ce type de taille, inventé au milieu du XVI" siècle, constitue donc en théorie vî terminus post quem polur la date d'enfouissement du lot de grenats de Carthage. En définitive, le nombre important d'objets douteux quant à leur authenticité archéologique laisse soupçonner une pollution du lot par des apports extérieurs, pol- lution dont ce grenat pourrait constituer le meilleur exe.mple. À la suite de ces premières observations, il est ainsi apparu qu'une partie seulement des grenats de Carthage s'avérait exploitable d'un strict point de vue archéologique. C'est donc sur ces derniers que les études typologiques et les analyses ont été concentrées. TYPOCHRONOLOGIE L analyse typologique des grenats détnis archéologiquement corlme authentiques a permis de les séparer en deux groupes principaux selon leur forme : d'une part des cabochons convexes ovalaires ou circulaires de taille variable, et d'autre part des plaquettes taillées en table a À propos du trésor de grenats de Carthage », attribué << à l,époque vandale. plus ou moins épaisse et de formes diverses. Le premier groupe offre des parallèles avec des bijoux des nomades des steppes d'Europe Centrale à l'époque hunnique (styles 1 et 3 de I. Zasetskaya26, mais peut également correspondre à des bijoux de type méditerranéens souvent attribués aux Vandales d'Afrique du nord. Le second # s s # 4001 4002 # 4010 4003 4004 =# $ #l 4011 4012 * * A01S 4020 ü tl groupe, davantage représenté, s'apparente aux productions que l'on trouve dans tout l'Occident barbare de la seconde moitié du \Æ siècle au début du VII" siècle. À l'intérieur de ce dernier groupe, on distingue des grenats apparentés aux styles 4 et 5 de la classification de I. Zasetskaya. ü {Ü 4005 4006 f 4014 4016 iF # 4023 Ao24 § {D 4032 4033 ry # 4031 4028 4029 {[I TB # § 4037 4038 4039 4040 4030 ü 4015 A.022 3 * * t AO21 * 4007 AO13 * 159 4041 # 4008 A00s #m 4018 Ao17 # 3 4025 * 4027 AO28 il ü * 4036 4035 4034 ,Tb ü 4043 A.042 * 4044 ry 4045 Fig. 1 : Grenats de Carthage, lot A, numéros A001-AO4S. ,Ç $ 8001 8002 n 801 1 8021 t ü 8013 , 8032 8031 BMl # 8023 8,022 r t î 8003 8012 Jr j I ÿ 8033 * 8004 f B014 T} 8,424 8005 s 8015 ) 8025 * # 8034 8035 il l" 8042 B 8043 8044 J 8006 8007 ÿ r 8016 8026 f BOSE ü ü 8045 804ô ? a 8008 8009 * ü 8010 ) ü il il BO17 8018 B01g 8020 * * 8028 BO27 t * t # B02S t t t tD L 8048 B&19 8037 B040 8038 Fig. 2a Grenats de Carthage, lot B, numéros 8001-8050. = 8030 I 8050 ANTTQUTTÉS NATIONALES, 40, 2OO9 : 155-165. fr a 8061 8062 Bot1 ô ü B064 B0t3 eæ2 {t ; 8101 #il ? 8077 B0B1 I BOB2 B0B4 8066 B0â3 üf, ü * 8093 B09Z §e d BOTE BOTE Bggt 8096 BOET æ B0E0 8089 EOBE fr I æ 8097 BO9B BOBg B0B0 ô §001 eû02 BÜÜ* colo e0l1 ç§12 *{n*.ry §oâ0 e0e1 ê0n2 c01â #* §ê40 0041 0o4l! üeoltt ç024 ü æa cogâ ees4 ffiibüü e0s0 E0ô, cs32 e00§ * eo4Ê T ü;) eo§o e061 C§§2 e06E t' * ew ü 'eoal J 8110 Br11 e112 ü {r t B{14 8116 # {hI §0{6 EÔ1§ # * # il' §0§â e097 € 6ô6§ il * ü * §0§€ §047 c057 Fig.3a: Grenats de Carthage, lot C, numéros C001-8059. 00{9 *# §oa8 æ27 o0tE * ê01â # ê02â egq6 ü 6017 * 0mâ Ç00s e00â ÜJ * * # e007 c0oâ 9045 81,16 Fig. 2c : Grenats de Carthage, lot B, numéros B1 01 -81 16. il .#' 3 B{04 ü 8100 Fig. 2b : Grenats de Carthage, lot B, numéros 8051-81 00. *ûït # cooa e004 Bt0ô * ':,t 8113 8096 t ü BlOE B't07 til S 43 B08It 8106 8070 B0t9 il 8103 I t c 8071 $J 8102 .§ I 8076 8075 àa74 8067 ü L * it B10l a , 8068 # 8060 80tr9 80ô6 G 8066 8065 # g07z T * I ) B0§6 8066 B0t7 8064 8068 s il rmt* 3 ) e0â9 t'* eô§â * e04â ü §06ê 009â * Êort9 * Ê0§â À propos du <<trésor de grenats de Carthage », i c080 t tü ; c061 c002 c0ô3 c064 * il ë071 I + Ç c090 i cos1 c072 c073 ft c074 il t ,ç t t c082 c092 {r{P, c100 c101 c110 c1lI $rl c121 c083 * c093 {} c102 ilrr* am et , c070 c080 attribué à lépoque vandale. c103 {t C112 cl13 c122 c1z3 + c084 :# c065 c075 C085 cÂ77 #" c0ô8 -1" t ü t2 c087 c088 c089 c096 Ç # c097 î c098 c099 {t ; c107 cl08 cl{r9 c118 c117 c118 ,i) c12A C127 c128 ÇÇ C1l5 t ,' c125 er88 c086 c100 ul c124 t I C067 17 c105 rt e114 c078 il c095 ;d c104 C06ô )! *l c094 l6r t c119 I, Fig.3b : Grenats de Carthage, lot C, numéros CO6O-C129. Fig.4 : Onze grenats archéologiquement significatifs du lot B. Le dernier grenat 8067, en cabochon rond, est taillé en «rose», avec des facettes triangulaires régulières. f1S. 6 ; Ptaque-boucle d'époque vandale (inv. MAN 32245) découverte à La Calle (Algérie) et portant notamment des grenats convexe sur la boucle. ANTIQUITÉS NATIONALES, 40, 2OO9 : 155-165. Histogramme dea épaisgêurs des lames de grenat Carthage grouPes A+B+C 0,4 û,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,t 4'2 4,4 4,6 4,8 Épaisseur {mm) Histogramme des épaisseurs des grenats de Carthage. La.valeur.moyenne àe 1 ,2 mm èst plus du double de celle des plaques de grenats de Saint-Denis. Fig.5: étudiés jusqu'ici (fig. 5), tels ceux de Saint-Denis et d'autres sites français (0,5 mm)27. Les grenats les plus épais présentent des morphologies singulières' On note la présence de fragments de cabochons tabulaires (avec une surface plane sur le dessus) dont on trouve des exemples dans l'Antiquité tardive (A0 1 3, A0 1 8, A03 1, A04 1 ), ou en foflne de goutte (8058, 8068, 8078, 8088). Par contre,les éléments courbes (8031, 8043, B044,8075) peuvent être interprétés comme des fragments de boucle, comme dans la plaque vandale du MAN 322a5 (s5.6). Enfin, quelques perles de grenats percées (8112, B115) proviennent à l'évidence de colliers. On a également observé que la plupart des grenats, qu'ils soient authentifiés ou non, étaient abîmés. La majorité d'entre eux était brisée ou ébréchée sur au moins une des arêtes (70 Vo dtt total). Quant aux éclats du lot C (44 Vo),leur forme initiale était illisible. La Fig. 7 : Série de grenats de Carthage placés devant le faisceau sontJixés dans de la plastiline@' e>àrait d'AGLAE.-Les grenats présence d'un grenat réniforme aYec de fortes traces d'usure (8036) est particulièrement notable, ainsi que celle de cinq petits grenats bruts (8101, 8103, B106, 8113, 8114), soit moins de 2 7o du lot. On a pu en déduire que la plupart des grenats << archéologiques » avaient été dessertis sans soin de leur support et qu'il ne s'agissait donc pas de grenats fraîchement taillés par un lapidaire et destinés à être insérés sur des bijoux c.loisonnés. PROYENANCE DES GRENATS MORPHOLOGIE, TRACÉOLOGIE On a tout d'abord pu établir que l'épaisseur moyenne des plaquettes de grenat de Carthage (1,2 mm) était en moyenne le double de celle des grenats mérovingiens À l'issue de la détermination morphologique des grenats, la question de leur origine a été posée. Elle a étémenée d'une part par le biais d'analyses quantitatives effectuées au moyen d'AGLAE avec la méthode PIXE pratiquée directement et sans préparation avec le tÀ p.opos du «trésor de grenats de Carthage», attribué à l'époque vandale. 163 4 § o6 og . Type , TYF 10 I II * Type lll " T),pe lV . Typev 15 20 MgO% Fig. I : Diagramme Cap en fonction de MgO pour tous les grenats étudiés précâJemment, dont ceux de saint Denis. on distingue. les cin( ÿpes employéè : ÿpe I Rajalthan; = ÿpe ll = lnde (Andhra Pradesh?); type lll =-Sri Lanka; tÿ'pe tV eüropeiirortugafi); type V gq65m.. = 4 = o § od oô og .ÿ. oo c o û è o :. r "&" *E"'#qE$*;. E o cabochons .oS û o oo. -oB o"do r o "1' '. 10 15 , . 20 MSO% Fig.9: Diagramme CaO en fonction de MgO pour I'ensemble des grenats de Carthage, avec une sélection des éléments eÀ câbochons, en éclats, Éruts et en plaquettes. La majorité de ces derniers correspondent au type il de la figurè g. plaquettes autres éclats grenats bruts ANTTQUTTÉS NATIONALES, 40, 2009 : 155-165. 164 faisceau extrait à l'air (fig. 7), et d'autre part à partir de I'examen à la loupe binoculaire de leurs inclusions microscopiques. La grande majorité est cassée et présente des inclusions caractéristiques des grenats méro- vingiens déjà étudiés, en particulier des aiguilles courbes et transparentes de sillimanite et des inclusions radioactives opaques. Émde de la composition chimique Les analyses par PD(E ont permis de déterminer la composition élémentaire et en éléments traces des grenats archéologiques et de préciser leur provenance par ré1érence à des grenats géologiques de provenance géogtaphique connue. En effet, l'analyse précédente dans les mêmes conditions d'un corpus de grenats archéologiques provenant des accessoires vestimentaires et des bijoux de différentes tombes de la même ère chrono-culturelle, comprenant en particulier ceux de la basilique SaintDenis, a montré qu'ils pouvaient être classés en cinq types différents, que nous aYons nommés type I à V. La fig. 8 illustre ce classement. Par comparaison avec des grenats géologiques de provenance géographique connue, 1l a été possible de déterminer la provenance des deux groupes d'almandins, les uns issus du Rajasthan (notre type I) et les autres d'une autre source localisée en Inde, prôbablement dans l'Andhra Pradesh (notre type II)28. En premier lieu, on a noté que la composition chimique des grenats de Carthage était beaucoup plus variable que celle des grenats archéologiques étudiés précédemment. Ainsi que l'étude descriptive avait pu le faire pres- sentir, ils ne semblent effectivement pas constituer un ensemble homogène. Néanmoins, des groupes plus ou moins cohérents ont pu être distingués. En effet, après discrimination typologique (cf. cidessus), on remarque qu'une large part des grenats correspondant à des formes archéologiques répertoriées sont des almandins (grenats riches en fer) et peuvent être attribués à deux sous-groupes bien distincts : des almandins plus riches en fer (type I) et des almandins plus riches en calcium (type II). La fig. 9 montre un diagrarnme de composition pour l'ensemble des grenats de Carthage, et pour une sélection typologique des éléments en plaquettes et en cabochons. On observe les mêmes types de grenats dans ces deux ensembles, mais dans des proportions inverses : les almandins de type I sont majoritaires sur les bijoux de Saint-Denis, tandis que ce le type II prédomine dans le lot de Carthage. Ces résultats apparaissent en accord avec le schéma généra7 de composition des grenats déjà étudiés; il est clair que la majorité des gemmes « archéologiques » du lot de Carthage est originaire d'Inde et du Sri Lanka. Enfin, en ce qui concerne les grenats bruts, ils présentent tous une composition chimique correspondant au type I, groupe minoritaire parmi les grenats taillés de Carthage. Trop petites et présentant une composition différente, ces pierres brutes ne peuvent pas constituer la matière première des plaquettes. L'exqmen au microscope L'examen au microscope de 37 grenats « archéologiques» (13 7o dtlot) pour identifier les d'inclusions corrobore ces résultats, en soulignant la parenté entre les almandins de Carthage et ceux étudiés jusqu'ici au C2RMFee. On note la présence signiflcative d'aiguilles orientées (rutile), de cristaux arrondis (apatite), du quartz, du zircon (avec traces d'éclatement), de petits cristaux transparents entourés de halo (monazite), d'inclusions opaques radioactives (uraninite), qui conf,rme l'origine indienne de ces grenats. D'autre part, une inclusion radioactive d'uraninite affleurant dans le grenat 8056 a pu être analysée par micro-PIXE; sa composition en uranium et en plomb permet de dater sa formation a 1,5 Ma, ce qui constitue une preuYe supplémentaire de son origine indienne3o. CONCLUSION Les observations typologiques et les résultats de l'étude de provenance ayant porté sur le lot de grenats de Carthage ne vont donc pas dans le sens de l'hypothèse de la présence d'un atelier de lapidaire à Carthage à l'époque du royaume vandale3l. En effet, des orfèvres n'auraient sans doute pas recyclé des gemmes abîmées (70 7o de grenats cassés et des grenats usés en surface dans le lot de Carthage). D'autre part, les quelques grenats bruts de la trouvaille ne peuvent pas être considérés comme susceptibles d'avoir été utilisés par des orfèvres pour la réalisation de bijoux cloisonnés. Leur dimension est en effet beaucoup trop réduite (leur diamètre n'excède pas 5 mm) et, de plus, leur composition chimique, de type I, ne correspond pas à celle des grenats majoritaires parmi les éléments taillés, qui sont de type II. NOTES 1. CALLIGARO, PÉRtr{ et a1.,2008,p. 113 et s. 2. Ibid., p. 116 et s. 3. En français, le telme de « grenats est entendu dans un sens générique, >> >> désignent des familles de grenats de composition chimique distincte. Mais en allemand, le ærme générique alors qu'« almandins » ou pour les grenats e st << pyropes Almnndin (le terme Grandten est padois utilisé), ce (ui peut être source de confusion si on le traduit littéralement. 4. CALLIGARO, PERIN er41.,2008, p. 124 et s. 5. Ibid.,p. l2:7. 6. Toujours associé aux grenats de type 5, nous n'étions parvenus à déterminer l'origine européenne probable de notre type 4: Ibid.,p.126 et s. Nos collègues de Munich, après avoir analysé au C2RMF plus de 800 grenats, viennent de proposer que le type 4 soit originaire du PorÎlugal: cf. GILG, GAST er a1.,201D,p. 87-100. 7. QUAST et SCHUSSLER, 2000. 8. CALLIGARO, PERIN er al., 2008, p. 128 et s. À propos du <<trésor de grenats de Carthage», attribué à l'époque vandale. 9. Von FREEDEN,2000. VALLET F., dans CALLIGARO, PÉRIN er a/., ZOOB,p. 142. 10. 11. 12. 13. 14. COURTOrS,1955. HAEVENICK,1973, ROTH,1980. Selon le témoignage d'un Père Blanc fort âgé, reçu par notre collègue et ami Helmuth Roth. Peu de temps avant sa disparition, celui-ci avait spontanément mis à notre disposition (P.P.) la documentation qu'il avait rassemblée à Carthage peu avant 1980, notamment les diapositives prises alors. 1 5. HAEVERNICK, 197 3, p. 5 53 ; L' or de s princ e s barbare s. . ., 2000, p. 172 et ss. 16. ROTH, 1980, p. 326 et s. 17. Information communiquée à PP. 18. Les trois sachets (conditionnement apparemment récent) renfermaient des étiquettes de la main-même d'Helmuth Roth. 19. SUDRES,2001. 20. CALLIGARO, PÉRn\f et a1.,2008,p. 142. 2 1. La taille en rose, comportatï 24 facettes triangulaires sur un cabochon a, comme Jean-Paul Poirot nous l'a signalé, été inventée au milieu du XVI" s. Elle fut très employée dans les bijoux à grenats Victoriens du XfX" s. 165 22. Malheureusement, nous n'avons pas eu la possibilité d'évoquer ce poirt avec Helmuth Roth avant sa disparition. 23. PERIN, 1980. p. 5 et s. 24. Le fonctionnement de la méthode PD(E utilise 1a réponse qu'émet la matière lorsqu'elle est soumise à un faisceau de particules pour en déterminer la composition chimique. Des protons accélérés éjectent les électrons des couches intemes des atomes. Ces demiers, en revenant à leur étât stâble, émetûent de l'énergie sous forme de rayons X. L énergie des rayons X émis est représentative de chaque atome en présence. Après fraitement des données, on peut donc connaftre la composition élémentaire de la matière et les quantités respectives de chaque élément. 25. ROTH,1980. 26. ZASETSKAYA, 1982, 1999. 27. CALLIGARO, PÉRIN e/ a/., 2008. 28. QUASTet SCHÜSSLER, 2000. 29. Tous alors de provenance française, pour des commodités évidentes d'étude. Depuis, un important ensemble d'objets cloisonnés originaire d'Allemagne du sud a pu être étudié au C2RMF, conf,rmant totalement le résultat des analyses précédentes. Cf. GILG H.A., N. GAST et T. CALLIGARO,20lO. 30. CALLIGARO, PÉRIN eral., 2008, p. 123 et s. 31. ROTH,1980. Crédits photographiques Fig. 1 , 2a, 2b, : 2c,3a,3b, 7 : @ T. Calligaro, C2RMF; fig. 4, 6 : @ D. Bagault, C2RMF. BIBLIOGRAPIIIE CALLIGARO Th., COLINART S., POIROT J.-P. and SUDRES C. 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